Pour Gilles Guiheux, Professeur à l'Université Paris Cité, le fait de mettre sa vie en images éloigne les ouvriers de la vie dans les ateliers, ne serait-ce que le temps de filmer, de produire les images et d'en faire un commentaire.

Cette présentation s'appuie sur une collection de 500 vidéos mises en ligne par un ouvrier du prêt-à-porter sur une période de deux ans, entre 2019 et 2021. La variété des questions abordées et les détails fournis par l'auteur sur chaque sujet amènent Gilles Guiheux à soutenir qu'elles peuvent être utilisées comme des données empiriques pour produire des connaissances sur les travailleurs chinois en général. Le deuxième argument est que la production de vidéos donne du pouvoir à ce travailleur parce qu'elle lui permet de mettre la réalité à distance. Mettre sa vie en images l’éloigne de la vie dans les ateliers, ne serait-ce que le temps de filmer, de produire les images et d'en faire un commentaire. A la fois ouvrier et documentariste, l'ouvrier cinéaste transforme son identité sociale.

Conférence organisée dans le cadre du cours « Chine postsocialiste et mondialisation : dynamiques politiques et sociales », Master LLO, Chine-Japon.

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Eric Florence

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